Résumé :
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Il est admis à ce jour que l’impact des situations de violences conjugales sur les enfants équivaut aux conséquences des maltraitances physiques et psychiques directes. Grâce à l’évolution de la loi, il est désormais permis de reconnaître le jeune exposé à ces violences comme une de leurs victimes directes. Des décisions judiciaires, susceptibles d’aller jusqu’au retrait de l’autorité parentale pour le parent violent, peuvent être ordonnées par le juge, favorisant une reconstruction de l’enfant à distance de l’auteur des faits. La priorité demeure la mise à l’abri et la protection du parent (le plus souvent la mère) et des jeunes victimes. Il existe pour cela des structures d’hébergement et de soins qui proposent un accompagnement ajusté à leurs besoins. Le repérage et la prise en charge des enfants et du parent exposés aux violences conjugales s’avèrent déterminants, et nécessitent la coordination de professionnels formés à ce type de maltraitance. En effet, ces violences ont souvent des répercussions à long terme sur le développement physique et psychique du bébé et de l’enfant, d’autant plus si elles sont précoces (dès la grossesse) et répétées. Leur impact dépend de la fréquence, de la durée, de l’intensité et du degré d’exposition du tout-petit. Le soin doit être pensé le plus rapidement possible, afin de réparer au mieux le psychotraumatisme subi et, par là même, de limiter les séquelles. En vue de mettre en place les soins indispensables à la reconstruction de l’enfant, une évaluation des conséquences des violences doit être réalisée, visant à l’orientation des victimes de manière ajustée à leurs besoins. Le lien entre le parent, qu’il soit auteur ou victime, et son enfant, est profondément mis à mal dans un contexte de violences conjugales. Ainsi, l’enfant peut s’identifier au parent violent, comme à celui qui subit. Il se retrouve alors dans un conflit de loyauté entre ses deux figures d’attachement, et manifeste une multitude d’émotions face à elles. C’est pourquoi les professionnels médiatisant les visites entre parents et enfants, ou les professionnels du soin, jouent un rôle important dans l’accompagnement de ces familles : ils permettent notamment de restaurer doucement ce lien, fragilisé par les violences. Ces enfants pourront continuer de grandir et se développer sereinement, leur “méta-besoin” de sécurité étant enfin satisfait.[Extrait dossier]
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